Un peu d’histoire de l’art

De l’Art Abstrait au Street Art

Mon interaction avec l’histoire de l’art :

J’aime Kandinsky faisant partie de l’Abstraction lyrique car je pense que les couleurs ont une vibration et un impact émotionnel sur nous tous. Aussi, j’ai une approche similaire quant au choix de mes sujets s’éloignant du monde extérieur pour explorer mon monde intérieur. J’utilise des formes géométriques pour suggérer la lumière et parfois détruire le sujet à l’image des époux Delaunay.

Je peins le plus souvent à l’horizontal à la manière des artistes américains de l’Action painting. Ecoutant la plupart du temps de la musique lorsque je crée, mes gestes sont comme une danse avec la toile où j’étale ou fais des projections de peinture acrylique fluide. Le Street art m’influence quand j’ai un message à faire passer ou à revendiquer, m’invitant à sortir du cadre car je ne peux pas rester dans tel ou tel case. Pour moi, l’immobilisme est impossible et ennuyeux. Je dirais même que c’est le contraire de l’Art !          

L’Art Abstrait :

Apparu en 1910 avec une aquarelle sans aucune figuration de Vassily Kandinsky, peintre russe, il est le premier à se concentrer sur la couleur, les formes et se libère du sujet et du monde extérieur.

Avec František Kupka, peintre tchèque, ils trouvent dans la diversité chromatique un panel d’émotions. On dira d’eux qu’ils prônent la puissance de l’émotion et de l’impact de la couleur sur l’être humain. Ce courant artistique sera nommé l’Abstraction Lyrique.

Face à eux, il y a Mondrian et Malevitch qui font des œuvres plus géométriques plus mathématiques. Ce courant sera nommé l’Abstraction géométrique.

Kandinsky

Les époux Delaunay, peintres français, quant à eux détruisent le sujet par la lumière. Ils usent de couleurs acidulées, de formes arrondies et recouvrent entièrement la toile.

En 1940-50, Janet Sobel et Jackson Pollock aux USA représentent l’Action painting : peinture se caractérisant par des gestes virulents fait au-dessus de la toile, à plat, par projection. Cela crée des tâches qui forment peu à peu l’œuvre. Ici c’est l’acte qui importe, pas le sujet qui est inexistant. Ils seront considérés comme les précurseurs du Pouring ou Dripping. Méthode de peinture consistant à verser de la peinture acrylique fluide sur un support et de couvrir la toile sans pinceaux, permettant ainsi de travailler sur la couleur et les formes sans ne se préoccuper ni du sujet ni de la figuration.

Le Street Art :

Cette notion apparait en premier lieu avec JF Millet qui peint « Les Glaneuses » en 1857. Cette toile fait scandale car elle relate la lutte des classes. Il met en lumière au premier plan les personnes les plus misérable de la société, celles qui ramassent ce qu’il reste une fois que tous sont passés.

Ici il force la bourgeoisie, outrée, à regarder ce qu’elle ne veut pas voir : un monde rural magnifié par l’artiste utilisant un jeu de techniques graphiques simples mais maitrisées : l’échelle des personnages, la lumière rasante qui les mets en valeur, les visages cachés ne montrant pas la pénibilité du travail, les vêtements colorés et propres, le renvoi des signes d’opulence en arrière-plan (chevaux et chariot) …

151 ans plus tard, en 2008, Banksy accroche une version revisitée du célèbre tableau avec une glaneuse découpée de la toile et repositionnée assise sur le cadre de ce dernier une clope à la main, en pause. Ici, il nous rappelle deux fondamentaux de l’innovation artistique : Aucun mouvement ne part de rien, il recycle le pouvoir de subversion de Millet et « en rajoute une couche ». Il rend la scène presque cool alors que glaner n’est pas glander. Innover c’est sortir du cadre, il utilise le premier degré de façon brute et visuelle … explicite.

Banksy est qualifié « Roi de la provoc’ » incontournable dans le Street Art. C’est un art difficile à nommer : art de la rue, art urbain, art public… Il s’agit ici d’une même passion. Une vague artistique qui empli les rues comme un art affranchi de son cadre pour rejoindre le peuple. Il est synonyme de liberté s’offrant à tous sans filtre. Il peut prendre des formes multiples : graffiti avec ou sans pochoirs, autocollants, dessin, peinture, mosaïque, installation ou sculpture, trompe-l’œil, art sonore… Les artistes de rue s’approprient l’espace urbain pour contester, bousculer, déranger, revendiquer, dénoncer, interroger, soutenir…

Ils ont des motivations, faire connaître leur art mais aussi souvent des messages politiques ou sociales à faire passer. La liberté est le mot d’ordre !

Ce qui a vraiment un sens dans l’Art, c’est la joie. Vous n’avez pas besoin de comprendre. Ce que vous voyez vous rend heureux ? Tout est là !

C. Brancusi